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Jerome sicard
28 mars 2017
Le rideau s’ouvre sur trois présentations réalisées par des chercheurs de renommée internationale. Il travaille tous les trois au sein de l’EGID (European Genomic Institute for Diabetes) basé à Lille.
Un premier sujet (présenté par le Pr Philippe Froguel) porte sur la génétique de l’obésité avec une question en introduction: Pourquoi ne sommes nous pas tous obèses ?
La vulnérabilité des individus est en grande partie liée à des facteurs génétiques, à une héritabilité de la masse grasse. Celle-ci s’exprimant en fonction de l’impact de l’environnement, illustrée par de mauvaises habitudes de vie.
On distingue l’obésité monogénique de l’obésité commune (liée à de nombreux gènes ou polygénique). 3 à 5% des patients obèses ont une obésité monogénique qui se traduit par un dysfonctionnement du mécanisme de satiété (notamment chez les enfants et adolescents). La leptine se fixe sur des récepteurs au niveau hypothalamique puis intervient la mélanocortine (hormone mélonotrope) qui se fixe sur les récepteurs MC4 et qui agissent sur la satiété. Des mutations du récepteur MC4 entrainent des troubles de la satiété avec des phénomènes d’hyperphagies et une obésité précoce dans 80% des cas à l’heure actuelle.
Si l’on analyse ces mêmes mutations au même âge, dans les générations passées, on se rend compte que le pourcentage d’obésité précoce est bien moindre illustrant ainsi le rôle prépondérant que joue les facteurs environnementaux.
Ainsi, devant un enfant qui prend beaucoup de poids avec un phénomène de polyphagie, une analyse génomique sera entreprise pour identifier une obésité monogénique.
Dans les formes communes, environ 150 gènes contribuent à l’obésité. Ils se situent principalement au niveau du système nerveux central notamment dans l’hippocampe, l’insula et la substance noire localisation du contrôle de l’addiction, de la récompense et du comportement alimentaire.
Les chercheurs ont mis au point un outil prédictif de l’obésité chez l’enfant en tenant compte du poids des parents et du poids de naissance de l’enfant permettant de prédire à 75% les obésités.
Les facteurs de risques sont notamment, un poids de naissance > 4kg, la consommation de tabac chez la mère, le faible nombre de personne dans la famille et un niveau faible d’éducation.
JS