Politique de santé publique et économie du médicament: ménager la chèvre et le chou

Une analyse de marché économique a été réalisée par une équipe suédoise sur l’accès aux thérapies anti-cancéreuses et sur l’évolution de leurs ventes entre l’année 2005 et 2014. Cette étude se base sur les données IMS (société que nous connaissons pour les données Pharmastat).

A new economic analysis shows disparities to treatment access among european countries even between countries with similar incomes per capita.

Les résultats montrent une évolution importante du budget dédié aux traitements de 7.4 Mds € en 2005 à 19.5 Mds en 2014. (base EU 28). Huit pays représentent 80% des ventes. La France occupait la première place en 2005. Depuis l’Allemagne occupe cette place avec 25% des ventes sur l’Europe des 28. En dix ans, le classement des molécules a évolué avec en 2014 le trastuzumab (Herceptin®) qui détient la première place (doublement de sa part de marché en 10 ans). 3 molécules faisant parties du Top 5 ont ou sont en passe de perdre leur brevet (trastuzumab, rituximab (Mabthera®) et l’imatinib (Glivec®)). Les pays de l’Est et du Sud de l’Europe représentent 1/3 des ventes des pays de l’Europe de l’Ouest.

En conclusion, comme on le sait, l’accès aux molécules innovantes n’est pas égal au sein de l’Europe. Par contre, cette différence existe également si l’on compare des pays ayant un niveau de richesse par habitant équivalent ce qui tend à souligner la variabilité des politiques de santé publiques d’un pays à l’autre.

En pratique pour l’officinal

Avec l’avènement de la médecine de précision et notamment l’immunothérapie, des décisions importantes sont à prendre quant au remboursement de ces traitements, facteur limitant l’accès au traitement. Comme nous l’avions abordé lors du congrès 2015, il s’agit d’une vraie décision de santé publique qui engage la population entière. Notre Ministre de la santé a pris cette décision très récemment en décidant une prise en charge totale pour ces nouveaux traitements (traitements dont le coût avoisine les 10 000 euros par mois) et pour lesquels nous n’avons pas ou peu de facteurs prédictifs de réponse. Ainsi seule une minorité de patients bénéficie de l’efficacité du traitement en attendant de nouvelles données précisant les populations ciblent susceptibles de tirer le maximum de bénéfice de l’immunothérapie.

Abstract e18015 – N.E. Wilking

JS

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