Létrozole 10 ans: la suite des résultats de QOL

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Une petite brève sur la suite de la présentation des résultats de l’étude MA-17 R. Pour rappel, l’extension MA-17 R a pour objectif d’évaluer l’intérêt de poursuivre le létrozole au-delà des 5 ans jusqu’à 10 ans versus placebo chez 1918 femmes post-ménopausées récepteurs estrogènes positifs et/ou récepteurs progestatifs positifs. Certaines des patientes de cette nouvelle étude n’avaient pas participé à la première partie de l’étude MA-17. A l’inclusion, les patientes prenaient du létrozole depuis 4.5 à 6 ans.

Patient-reported outcomes from MA.17R: A randomized trial of extending adjuvant letrozole for 5 years after completing an initial 5 years of aromatase inhibitor therapy alone or preceded by tamoxifen in postmenopausal women with early-stage breast cancer

L’objectif de cette analyse est d’évaluer la qualité de vie des patients au travers de deux questionnaires, un questionnaire de qualité de vie général (SF-36) et un questionnaire spécifique de la ménopause. Les résultats ne montrent aucune différence entre le bras Létrozole 5 ans et le bras placebo.

En pratique pour l’officinal

De prime abord ces résultats semblent curieux, et dans tous les cas, loin de la réalité du comptoir, tant le nombre de patients qui se plaignent de douleurs articulaires ou musculo-squelettiques sous inhibiteurs de l’aromatase est important à l’officine.

Cependant après réflexion, finalement ce n’est pas si illogique. En effet, l’apparition des troubles musculo-squelettiques, telle que nous les connaissons, est majoritairement en début de traitement. Cependant, ces troubles peuvent durer de long mois sans forcément avoir d’amélioration. Des patientes qui ont encore des troubles à 5 ans de létrozole sont beaucoup plus rares. Les EIs ont pu s’atténuer ou bien, la patiente a switché de traitement ou bien encore elle l’a arrêté. Par conséquent il est logique qu’a 10 ans la sélection des patientes est faite et donc le profil de tolérance et de qualité de vie est identique au placebo.

Concernant la gestion de cet effet indésirable très handicapant pour les patientes dans leur quotidien soulignons qu’il existe quelques solutions à adapter au cas par cas:

  • Promouvoir l’activité physique adaptée
  • Promouvoir un conseil homéopathique (type rhus toxicodendron…)
  • Promouvoir l’acupuncture
  • Pas d’avantage pour les omega-3
  • Pas d’intérêt du paracetamol et des AINS
  • Intérêt de la glucosamine 1500 mg/j et de la chondroïtine 1200mg/j
  • Intérêt de la vitamine D discutable tant la concentration à atteinte est difficile (~40 à 60 ng/ml) pour une référence à 30 ng/ml en France avec les difficultés que l’on connait…
  • Enfin la duloxetine 60mg/j sur 8 semaines a montré un bénéfice significatif mais avec des effets secondaires (Henry, cancer, 2011).

Finalement, pas de solution miracle mais cela n’empêche pas d’essayer.

Abstract LBA 506 – J. Lemieux

JS

 

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